Royaume-Uni: Une vague de grèves sans précédent va perturber les fêtes de fin d’année

Le Royaume-Uni fait face à une vague de grèves sans précédent qui va perturber les fêtes de fin d’année. C’est la question des salaires, rongés par l’inflation qui est au centre de ce mouvement social. Les prix ont augmenté de plus de 11% sur un an officiellement mais c’est beaucoup plus, en ressenti. Parce que les prix de l’alimentation ont grimpé de 16% et surtout les prix de l’énergie, le gaz et l’électricité ont explosé : plus 100%.

Au Royaume-Uni, de nombreux secteurs appellent à la grève et comptent bien perturber les fêtes de fin d’année. Car les salaires n’ont pas augmenté depuis longtemps et sont rongés par l’inflation galopante.

Les Anglais sont en train de craquer. Presque tous les secteurs sont concernés. Les transports d’abord. Alors que les cheminots ont multiplié les arrêts de travail depuis l’été dernier, les syndicats appellent maintenant à 8 jours de grèves.

Pour l’instant, le gouvernement réagit avec fermeté pour le moment. Des augmentations de 5% sont proposées dans la plupart des secteurs de la fonction publique alors que les salaires sont souvent bloqués depuis 2010.

Le premier ministre, Rishi Sunak, affirme que donner raison aux salariés alimenterait la spirale de l’inflation. Il refuse donc de négocier et prévient qu’il fera appel à l’armée pour remplacer les ambulanciers ou les douaniers grévistes.u mouvement.

Les bagagistes de l’aéroport d’Heathrow vont débrayer pendant les fêtes. Les personnels de sécurité de l’Eurostar aussi. Les douaniers s’y mettront le 24 décembre. Les personnels des autoroutes aussi. Autrement dit, si vous comptez vous rendre en Grande-Bretagne pour les fêtes, cela risque d’être compliqué que ce soit en avion, en train ou en voiture.

Les infirmiers et les infirmières ont également voté la grève. Ils sont plus de 100.000 dans une cinquantaine d’hôpitaux à vouloir cesser de travailler ce jeudi puis de nouveau la semaine prochaine. Et cela, ce n’était tout simplement jamais arrivé. Le “Royal college of nursing”, le syndicat des infirmiers créé pendant la Première guerre mondiale depuis plus de 100 ans, n’avait par exemple jamais appelé ses adhérents à faire grève jusqu’ici. On estime que le salaire réel des infirmières a baissé de 20% depuis 2010, une perte de pouvoir d’achat considérable.

Du côté des enseignants, une étude menée par le principal syndicat auprès de ses adhérents indique que 72% d’entre eux disent avoir réduit leurs dépenses alimentaires. On parle donc d’un pays où les profs et les infirmières peuvent avoir du mal à se nourrir, dans un pays qui reste la cinquième puissance économique du monde.

Cela fait quinze ans que les choses tournent mal. La crise financière de 2008 a été plus violente en Grande-Bretagne qu’ailleurs. La politique d’austérité qui a suivi pendant 6 ans sous David Cameron a été douloureuse. Puis il y a eu le Brexit, le Covid-19 et aujourd’hui la crise énergétique. Une crise énergétique qui touche l’Angleterre plus que les autres parce que la moitié du pays se chauffe au gaz et l’autre moitié se chauffe à l’électricité produite avec du gaz.

Ajoutez un mauvais système de protection sociale, des riches très riches, des pauvres très pauvres, et voilà comment on en arrive à ce mouvement de colère…

par: Arab Observer

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