Satisfaction populaire face aux décisions du président Saïed d’épurer la justice

Les milieux politiques tunisiens ont qualifié d’audacieuses et de nécessaires les récentes décisions du président Saïed d’épurer la justice, et qu’elles abordent la crise judiciaire dans sa profondeur au lieu de miser sur des institutions judiciaires contrôlées par d’anciens réseaux entremêlés, en isolant des dizaines de juges et en modifiant un décret qui permet le président de la République pour isoler ceux qui font planer des soupçons autour de lui.

Les décisions du président tunisien Saïed de révoquer un groupe de juges accusés de corruption et de dissimulation de terrorisme ont rencontré un large soutien populaire, révélé par les réactions apparues sur les réseaux sociaux, notamment par des groupes de jeunes.

Ces groupes veulent prendre des décisions fermes contre les lobbies de la corruption dans divers secteurs, quel que soit le type de mesures prises et si elles résonnent avec le secteur judiciaire et ceux qui s’intéressent aux questions juridiques.

Le président tunisien Kaïs Saïed a limogé mercredi 1er juin 57 juges, les accusant de corruption et de protéger des terroristes, dans le cadre d’une purge de la justice qui intervient alors qu’il cherche à redessiner le système politique après s’être octroyé la quasi-totalité des pouvoirs.

Saïed a déclaré : « J’ai j’ai donné opportunité après opportunité et avertissement après avertissement jusqu’à ce que le système judiciaire se purifie », soulignant qu’« il n’est pas possible de purifier le pays de la corruption et de la transgression de la loi sans une purification complète du système judiciaire », notant qu’il y a un retard délibéré dans l’ouverture de tous les fichiers même s’ils sont prêts.

Il a également annoncé la révision du décret relatif au Conseil supérieur de la magistrature intérimaire, après qu’il avait dissous l’ancien conseil en février dernier sous prétexte de lutter contre la corruption, s’appuyant sur ses pouvoirs exécutif et législatif depuis qu’il a annoncé les mesures exceptionnelles dans le pays au sujet d’un il y’a un an.

Selon l’amendement, l’ordonnance présidentielle concernant la révocation d’un juge ne peut faire l’objet d’un recours qu’après qu’un jugement pénal définitif a été rendu concernant les actes qui lui sont imputés.

Mourad Messoudi, l’un des magistrats concernés par la décision de limogeage a affirmé que le président Saied veut s’emparer du pouvoir judiciaire et mettre la main sur toutes les structures de l’Etat pour faire taire ses opposants.

Il a indiqué que l’association des jeunes magistrats ne reconnait pas cette décision et intentera un recours devant le tribunal administratif pour l’annuler, considérant que cette décision représente une menace à la justice en Tunisie.

par: Arab Observer   

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