Somalie: Annulation de la prolongation du mandat du président Farmajo

En Somalie, après une semaine de fortes tensions dans la capitale, le président Farmajo, a annoncé, samedi 1er mai, devant le Parlement, renoncer à l’extension de son mandat et a appelé à la tenue d’élections.

Le président s’est placé dans le cadre d’un accord conclu le 17 septembre entre le gouvernement fédéral et les cinq Etats semi-autonomes du pays, comme le lui demandaient ses opposants et plusieurs pays partenaires.

Cet accord prévoit l’organisation d’élections selon un système indirect, similaire à celui adopté en 2017, où des délégués spéciaux choisis par de multiples chefs de clans élisent les parlementaires, qui votent ensuite pour le président.

Les législateurs somaliens ont voté à l’unanimité samedi l’annulation d’une prolongation de deux ans du mandat présidentiel qu’ils avaient approuvée le mois dernier, après des affrontements dans la capitale Mogadiscio entre différentes factions des forces de sécurité.

Après avoir remercié le président et le Parlement, Mohamed Hussein Roble a demandé à l’armée somalienne de rejoindre ses bases, après son déploiement dans la capitale, cette semaine. Il a aussi demandé aux politiciens de s’abstenir de toute « rhétorique inflammatoire » pouvant attiser les tensions.

Le Premier ministre a réitéré son engagement pour la tenue d’élections « libres, équitables et transparentes ». Dans une démarche d’apaisement avec les leaders régionaux, il a annoncé qu’il les inviterait bientôt pour discuter du processus électoral.

Dans un communiqué, l’opposition s’en est félicité. Elle se dit prête à collaborer avec lui en vue d’organiser des élections dans un cadre consensuel.

Quant à la communauté internationale, l’ONU, les États-Unis et l’Union européenne ont également rapidement salué les décisions annoncées samedi, tout en lançant cet avertissement: « Maintenant pas de préconditions, pas de sabotage, pas de violence », a twitté l’ambassadeur de l’Union européenne en Somalie.

Les présidents des États fédéraux doivent être prêts à faire des compromis, a aussi indiqué l’ambassadrice britannique.

L’élection du président Mohamed Abdullahi Farmajo en 2017 avait suscité beaucoup d’espoir dans la population, qui voyait en lui un dirigeant soucieux de lutter contre la corruption et déterminé à lutter contre les shebab.

Partisan d’un Etat centralisé fort, il a tenté d’influer sur plusieurs élections dans les Etats semi-autonomes du pays pour y placer ses alliés. La prolongation de son mandat votée par le parlement a été perçue par beaucoup comme un passage en force pour se maintenir au pouvoir.

par: Arab Observer 

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