Soudan: Des combats entre les Forces paramilitaires de soutien rapide (FSR) et l’armée

Des combats ont éclaté, samedi, au Soudan, notamment Khartoum, entre les Forces paramilitaires de soutien rapide (FSR) du général Mohamed Hamdane Daglo, et l’armée, dirigée par Abdel Fattah al-Burhane. Le groupe paramilitaire affirme tenir le palais présidentiel et l’aéroport de la capitale. Un premier bilan fait état de trois morts.

Dans la capitale Khartoum, où plus personne ne s’aventure hors de chez lui, au milieu des tirs et des explosions ininterrompus depuis le matin, des médecins prodémocratie multiplient les appels en ligne aux volontaires évoquant “un grand nombre de blessés dont certains grièvement”.

Les appels à un cessez-le-feu “immédiat” – de l’ONU, de Washington, de Moscou, de l’Union africaine, de la Ligue arabe, de l’Union européenne et même de l’ancien Premier ministre civil Abdallah Hamdok – n’y font rien.

Les paramilitaires “ne s’arrêteront pas avant d’avoir pris le contrôle de l’ensemble des bases militaires”, a menacé, parlant vite et fort au téléphone sur la chaîne al-Jazira, leur commandant, le général Mohamed Hamdane Daglo, dit “Hemedti”. En soirée, sur la chaîne émiratie Sky News Arabia, il a redit avoir été “forcé” de réagir. “Ce n’est pas nous qui avons commencé”, a-t-il martelé. “Il faut que Burhane le criminel se rende”, a-t-il dit alors que des tirs résonnaient autour de lui. “On devrait l’avoir dans les heures qui viennent.”

Ses Forces de soutien rapide (FSR) – des milliers d’ex-miliciens de la guerre du Darfour devenus supplétifs de l’armée – ont dit avoir pris l’aéroport international et le palais présidentiel.

Le chef de l’armée, le général Abdel Fattah al-Burhane, lui, assure avoir été “surpris à neuf heures du matin” par une attaque de son QG par les FSR, son ancien meilleur allié que l’armée qualifie désormais de “milice soutenue par l’étranger” pour mener sa “trahison”.

Également à l’abri à Khartoum, l’ambassadeur américain John Godfrey a tweeté un “appel aux hauts commandants militaires à cesser immédiatement de se battre”.

Les deux camps s’affrontent désormais pour le contrôle du siège des médias d’État, selon des témoins. Dans la même banlieue d’Omdourman, un journaliste de la BBC en arabe a été “frappé par un soldat” alors qu’il tentait d’expliquer qu’il se rendait à son travail, selon sa chaîne.

Lors du putsch, Hemedti et Burhane avaient fait front commun pour évincer les civils du pouvoir. Mais au fil du temps, Hemedti n’a cessé de dénoncer le coup d’État. Récemment même, il s’est rangé du côté des civils – donc contre l’armée dans les négociations politiques – bloquant les discussions et donc toute solution de sortie de crise au Soudan.

En quelques heures, les FSR ont annoncé avoir pris l’aéroport international de Khartoum, en plein cœur de la capitale, puis le palais présidentiel où siège habituellement le général Burhane, ainsi que le palais réservé aux hôtes de l’État, un aéroport du nord du pays et “d’autres bases dans différentes provinces”.

L’armée dément la prise de l’aéroport mais assure que les FSR s’y sont “infiltrées et ont incendié des avions civils, dont un de la Saudi Airlines”. La compagnie à Riyad a précisé qu’un de ses appareils avait été endommagé par des tirs à l’aéroport de Khartoum.

Une vidéo publiée samedi par les FSR sur Twitter montre des hommes en uniformes présentés comme “des soldats égyptiens qui se sont rendus avec des militaires soudanais” aux FSR dans la base militaire de Méroé (nord). Le porte-parole de l’armée égyptienne a dit “suivre la situation” confirmant dans un communiqué “la présence de forces égyptiennes” au Soudan. “Ils sont en sécurité et seront remis à l’Égypte”, a assuré Hemedti à Sky News Arabia.

par: Arab Observer

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