Tigré: 64 morts dans une frappe aérienne de l’armée éthiopienne

Au moins 64 personnes ont été tuées et 180 autres blessées sur un marché de la localité de Togoga, dans la région en guerre du Tigré, dans une frappe aérienne menée par l’armée éthiopienne qui affirme avoir visé des combattants rebelles.

Jeudi, un responsable régional de l’administration intérimaire de cette région du nord de l’Ethiopie a dressé le lourd bilan.

Jusqu’à présent, il y a 64 morts et 180 blessés à Togoga, a déclaré à l’AFP Mulu Atsbaha, conseiller en charge de la santé maternelle et infantile au sein de l’administration de transition du Tigré.

Des survivants sortis au compte-gouttes de cette localité située à une trentaine de kilomètres au nord-ouest de la capitale régionale Mekele avaient raconté le carnage causé la veille à la mi-journée par un bombardement aérien alors que le marché hebdomadaire était bondé.

Ce bombardement sanglant a été condamné mercredi par l’ONU, qui a demandé une “enquête rapide sur cette attaque et les actes ultérieurs privant les victimes de soins médicaux”, ainsi que l’Union européenne et les Etats-Unis.

Au centre des accusations, l’armée éthiopienne a indiqué jeudi avoir mené une opération à Togoga contre des forces réunies “pour célébrer ce qu’ils appellent la fête des martyrs, commémoration d’un bombardement sur la ville tigréenne d’Hawzen le 22 juin 1988 durant la guerre civile, a déclaré à l’AFP un porte-parole, le colonel Getnet Adane.

Il n’est pas possible que ces combattants lorsqu’ils dansent armés pour célébrer leur soi-disant jour des martyrs, puissent en même temps s’appeler des civils lorsqu’ils sont ciblés dans une opération militaire. C’est inacceptable, a-t-il affirmé.

Dénonçant une attaque gratuite des forces éthiopiennes, le porte-parole du Commandement central du Tigré, Getachew Reda, a affirmé sur Twitter que les forces pro-TPLF avoir abattu un avion transportant des explosifs et des munitions.

L’armée éthiopienne est également accusée d’avoir empêché les secours d’accéder à Togoga et les blessés de se rendre à l’hôpital de Mekele.

Plusieurs ambulanciers ont raconté avoir voulu rejoindre Togoga et en avoir été empêchés par des soldats.

De rares ambulances ont été autorisées à passer. Un total de 73 blessés, dont plusieurs enfants en bas âge, avaient atteint Mekele jeudi après-midi, a-t-on appris de source médicale.

Un médecin a déclaré jeudi matin à l’AFP que le personnel de l’hôpital de Mekele avait procédé à des amputations et traitaient également des brûlures et des blessures par éclats d’explosif, caractéristiques d’un bombardement.

Il y a encore beaucoup de gens sous les décombres”, soulignait à son arrivée à Mekele Tsigabu Gebretinsae, dont le fils de 22 ans a été tué et la fille de 12 ans, blessée à une main, a dû être amputée.

par: Arab Observer 

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