États-Unis: Les magnats du pétrole et du gaz profitent de la guerre entre l’Ukraine et la Russie

La hausse des prix du pétrole, après l’opération militaire russe en Ukraine et les sanctions économiques imposées par l’Occident à la Russie, a amassé la fortune des magnats du pétrole et du gaz de schiste aux États-Unis, au point que l’un d’entre eux est entré dans la liste des pour la première fois les 500 personnes les plus riches du monde.

La richesse combinée des producteurs pétroliers et gaziers américains est de 239 milliards de dollars selon l’indice Bloomberg Billionaires, ayant bondi de près de 10 % depuis l’opération russe en Ukraine le 24 février.

La croissance de la richesse augmente parallèlement aux prix record de l’énergie alors que les États-Unis et l’Europe imposent des sanctions à la Russie qui menacent d’étouffer ses exportations.

Depuis quelques jours, les cours s’envolent à Wall Street pour les entreprises d’extraction du gaz de schiste. Ainsi, EOG Resources, compagnie majeure dans l’extraction du pétrole et du gaz de schiste ont pris 5,37% de valeur jeudi dernier. 24 heures plus tôt, la ministre américaine de l’Energie, Jennifer Granholm, avait appelé les compagnies américaines à produire davantage pour soulager le marché très tendu par la baisse des exportations russes.

La guerre en Ukraine représenterait-elle une aubaine pour les entreprises américaines spécialisées dans l’extraction et l’exportation du gaz de schiste ? En touts cas, pour beaucoup de spécialistes, la production américaine, avec celle du pétrole, pourrait atteindre des records en 2023.

En ce qui concerne le pétrole, aujourd’hui déjà, les États-Unis sont les premiers producteurs au monde, avec 12 millions de barils par jour, devant l’Arabie saoudite et la Russie. La production pourrait atteindre 13 millions de barils par jour, et cela représenterait un record absolu ; cela grâce à la production de pétrole dit non conventionnel, extrait à l’ouest du Texas et au sud du Nouveau Mexique, et issu de l’exploitation du schiste. Ce pétrole représente 65% de la production américaine.

Les États Unis sont également le premier producteur de gaz au monde, cette fois devant, dans l’ordre, la Russie et l’Iran. Le gaz américain est aussi de plus en plus composé de gaz de schiste, avec aujourd’hui 104,4 milliards de “pieds cubes” (l’unité de mesure américaine utilisée), contre 101,5 milliards en 2021. En 2023, elle augmenterait à 106,6 milliards de “pieds cubes”.

Aujourd’hui, l’Europe est dépendante de la Russie pour son approvisionnement en énergie. Cette dernière est le premier fournisseur de gaz naturel (plus de 40%) de l’Union européenne, et elle fournit 30% du pétrole consommé par les 27.

Après des années de morcellement de la production, le gaz de schiste américain est détenu par plusieurs gros acteurs, avec des coûts de production moindres. Si ces dernières années, sa production a connu un essor impressionnant, contribuant à rendre les États-Unis autosuffisants en termes énergétiques, des questions de fond se posent et rendent le futur plus incertain. Le GNL américain ne représente aujourd’hui que 6% des importations européennes.

En ce qui concerne le pétrole, les experts sont divisés sur le sujet, en particulier pour le pétrole. “Les producteurs américains d’huile de schiste ont déjà exploité une grosse partie de leurs meilleurs puits. Ils ne retrouveront pas la croissance qu’ils avaient entre 2010 et 2015, sauf à épuiser leurs réserves en quelques années “, explique Benjamin Louvet, gérant matières premières dans la société de finance Ofi AM, et interrogé par La Croix.

La demande des pays européens risque en tout cas d’augmenter, avec un avantage par rapport au gaz traditionnel : comme toutes les importations de GNL, celles du GNL issu du gaz de schiste américain ne dépendent pas de pipes lines fixes, chers à construire et fortement dépendants des territoires des pays qu’ils traversent. Le GNL est transporté sur des navires, sa fourniture en est donc plus flexible.

Du côté des pétroliers, on a par contre intégré la difficulté de pousser plus haut la production : “Nous sommes dans une situation très difficile” a expliqué la présidente de la compagnie d’exploration pétrolière Occidental Petroleum Corporation, Vicki Hollub. “Avec les problèmes de la chaîne d’approvisionnement, toute tentative d’augmenter la production aujourd’hui à un rythme rapide, est extrêmement ardue”, a-t-elle souligné.

par: Arab Observer

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