Échange d’accusations entre Michel Aoun et Najib Mikati

Alors que ces derniers jours les proches du président de la République Michel Aoun s’efforçaient de distiller un climat d’optimisme quant à une possible formation du gouvernement cette semaine, un échange corsé d’accusations de blocage entre le chef de l’État et le Premier ministre désigné Najib Mikati semble avoir mis un terme à cette dynamique, du moins pour le moment.

“Alors que le Premier ministre désigné perçoit le processus de formation du gouvernement conformément aux règles constitutionnelles en vigueur, et aux exigences de la phase difficile que traverse le pays, certains semblent insister à transformer les tractations en un bazar politique et médiatique, ouvert à tous les mensonges et fuites, dans une claire tentative de se laver les mains du blocage, et d’en imputer la responsabilité à d’autres protagonistes”, a déploré le bureau du Premier ministre désigné Najib Mikati, dans un communiqué publié jeudi en fin de journée.

Ces accusations interviennent une semaine après le dernier entretien entre le président de la République et le Premier ministre désigné, alors que le processus semble dans l’impasse.

Entre-temps, le Liban continue de s’enfoncer dans la pire crise socio-économique de son histoire contemporaine et reste sans gouvernement depuis plus d’un an.

La querelle porte notamment sur l’attribution de quelques portefeuilles jugés juteux, et qui pourraient jouer un rôle crucial dans la prochaine phase. Il y a aussi le fameux tiers de blocage, à savoir la démission d’un tiers des membres du cabinet qui entraînerait la chute de celui-ci.

A un peu plus d’un an de l’expiration du mandat Aoun, la présidence et son camp sont accusés par leurs détracteurs de vouloir détenir ce tiers de blocage, même si la présidence dément cette éventualité. Le chef du gouvernement désigné, appuyé par ce qu’il est convenu d’appeler le club des anciens Premiers ministres, s’opposent fermement au tiers de blocage.

Nagib Mikati a publié son communiqué, dans lequel il a assuré qu’il “poursuivra la formation du gouvernement, conformément aux règles qu’il avait définies depuis sa nomination à la présidence du Conseil, tout en faisant preuve d’ouverture envers le président de la République et en se concertant avec lui”. Le bureau de M. Mikati affirme que ce dernier “aspire à une coopération constructive, loin des conditions et contre-conditions, désormais connues par tout le monde”. Une allusion à peine voilée à l’insistance de Michel Aoun pour avoir son mot à dire au sujet des ministrables chrétiens”.

Le bureau de presse du Premier ministre désigné souligne enfin que M. Mikati “ne s’est engagé auprès de personne sur quoi que ce soit, avant la mise en place finale du gouvernement”.

Quelques minutes après la publication du communiqué de M. Mikati, le bureau de presse de la présidence a fermement critiqué, mais sans le nommer, Nagib Mikati et le club des ex-Premiers ministres, se défendant une fois de plus de bloquer le processus gouvernemental.

La présidence a démenti, toute volonté de la part du chef de l’État de détenir le tiers de blocage qu’il qualifie de “tiers de garantie”, “que ce soit de façon directe ou indirecte”, rappelant que les circonstances difficiles que traverse le pays devraient pousser “tout le monde à faire preuve de responsabilité, et prendre l’initiative de sauver le pays”.

par: Arab Observer

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