Allemagne: 12 personnes arrêtées pour avoir formé une organisation terroriste extrémiste

Douze personnes, toutes de nationalité allemande, ont été arrêtées en Allemagne dans le cadre d’une enquête sur un groupuscule d’extrême droite soupçonné de fomenter des attaques contre des responsables politiques, des demandeurs d’asile et des musulmans, a annoncé le parquet fédéral.

Cinq d’entre eux sont soupçonnés d’avoir formé une association d’extrême droite à caractère terroriste tandis que les huit autres se seraient dits prêts à leur apporter un soutien financier ou une aide pour se procurer des armes, a précisé le parquet de Karlsruhe dans un communiqué. Auparavant, le parquet avait annoncé des perquisitions dans 13 lieux répartis sur cinq Etats régionaux parmi lesquels la Bavière et la Rhénanie du Nord-Westphalie, la région la plus peuplée d’Allemagne.

Le ministre de l’Intérieur de la région de Rhénanie-du-Nord-Westphalie, Herbert Reul (CDU, le parti de la chancelière Angela Merkel), a annoncé les premiers détails vendredi matin au parlement de Düsseldorf, rapporte le quotidien allemand Berliner MorgenPost , qui fait partie du groupe de notre partenaire Die Funke. L’un des suspects est un policier de la région et a été suspendu.

Le groupuscule, formé en septembre dernier, avait pour objectif d’ébranler l’ordre de l’État et de la société en Allemagne et à la fin de le renverser, selon la même source.

Des attentats dont le dispositif concret n’a pas été précisé jusqu’ici devaient être commis contre des responsables politiques, des demandeurs d’asile et des personnes de confession musulmane afin de générer une situation proche de la guerre civile, a encore indiqué le parquet compétent en matière d’affaires de terrorisme.

Auparavant, le parquet avait annoncé des perquisitions dans 13 lieux répartis sur cinq États régionaux parmi lesquels la Bavière et la Rhénanie du Nord-Westphalie, la région la plus peuplée d’Allemagne. Cinq suspects avaient été identifiés à cette occasion ainsi que huit personnes soupçonnées de leur avoir apporté un soutien.

Dans le but de mettre en oeuvre leurs projets, les suspects se sont rencontrés personnellement à plusieurs reprises et à différents endroits, a encore précisé la justice. Ils se sont également servis de chats sur différents services de messagerie pour communiquer entre eux.

L’inquiétude monte également face à la multiplication des violences contre des élus du pays, dans un contexte de raidissement du climat politique sous la pression de l’extrême droite. Le rapport de l’office fédéral de protection de la constitution est très clair sur le fait qu’il existe un danger. Les activistes de l’ultra-droite qui ont une propension à la violence sont au nombre de 12 000, ce qui est un nombre très élevé, rappelait Jean-Yves Camus à Ouest-France.

Menaces de mort, agressions physiques ou verbales sont de plus en plus fréquentes en Allemagne. En janvier, le député Karamba Diaby a reçu par courriel des menaces de morts, qui sont prises au sérieux par la police allemande.

En juin 2019, l’élu conservateur pro-migrants Walter Lübcke avait été assassiné à son domicile ; le principal suspect est un membre de la mouvance néonazie.

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