Angela Merkel purifie son parti après le scandale des alliances d’extrême droite et modérée

Angela Merkel et son parti conservateur se retrouvent dans la tourmente après l’alliance inédite décidée par certains de leurs élus régionaux avec l’extrême droite allemande.

Angela Merkel a commencé à faire le « ménage » au sein du son parti conservateur en poussant coup sur coup deux cadres vers la sortie, suite au scandale national provoqué par une alliance entre élus de droite modérée et d’extrême droite.

Samedi 8 février, la chancelière allemande a ainsi annoncé avoir congédié un secrétaire d’État du ministère de l’économie, également commissaire du gouvernement pour les territoires de l’est du pays, Christian Hirte, qui était depuis plusieurs jours sous le feu des critiques.

Il s’était ostensiblement félicité mercredi dans un message sur Twitter de l’élection d’un nouveau dirigeant pour l’État régional de Thuringe issu du petit parti libéral FDP, Thomas Kemmerich, grâce aux voix coalisées de son mouvement, du parti démocrate-chrétien CDU de la chancelière allemande et de ceux du parti anti-migrants Alternative pour l’Allemagne (AfD).

Christian Hirte est la deuxième victime en deux jours de cette affaire au sein du parti de la chancelière : le chef de file des parlementaires CDU en Thuringe, Mike Möhring, a aussi annoncé vendredi qu’il quitterait prochainement, en mai, ses fonctions.

Il l’a fait sous la pression de sa direction nationale ulcérée. C’est lui qui avait supervisé le vote des élus CDU de Thuringe lors de l’élection mercredi du nouveau dirigeant régional.

Ce dernier, Thomas Kemmerich, a entre-temps aussi fait savoir, au vu de la polémique, qu’il abandonnait son poste, ouvrant la voie à un nouveau scrutin. « J’annonce ma démission en tant que ministre-président de Thuringe avec effet immédiat », a-t-il déclaré.

Il avait déjà annoncé précédemment, au vu de la controverse, qu’il quitterait à terme ses fonctions mais tout en refusant de donner une date ferme sur son départ et en signifiant vouloir rester le temps de trouver une solution alternative.

Cette situation peu claire a suscité des critiques croissantes. Selon des médias allemands, le parti social-démocrate (SPD), partenaire des conservateurs d’Angela Merkel au sein de la coalition gouvernementale à Berlin, avait fait d’une démission immédiate du dirigeant de Thuringe une condition de leur maintien au gouvernement.

Les principaux dirigeants de cette coalition se sont rencontrés samedi après-midi à Berlin à la suite du séisme politique créé par l’élection de Thuringe. Une réunion demandée par le SPD qui veut une « clarification » du positionnement des démocrates-chrétiens de la chancelière par rapport à l’extrême droite.

Cette alliance a brisé un tabou politique dans l’Allemagne d’après-guerre où jusqu’à présent toute alliance avec l’extrême droite a été exclue par les autres partis traditionnels.

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