Éthiopie : l’ONU ouvre une enquête internationale sur les violations

Le Conseil des droits de l’homme de l’ONU a décidé vendredi lors d’une session spéciale de créer une commission internationale d’experts chargés d’enquêter et de réunir des preuves sur les exactions commises dans le cadre du conflit en Éthiopie, une décision qui va “exacerber la situation sur le terrain” selon Addis Abeba.

Une résolution en ce sens a été adoptée à l’issue d’une session spéciale du Conseil des droits de l’homme (CDH) consacrée, à la demande de l’Union européenne, à “la situation grave des droits de l’homme en Éthiopie”.

Les pays africains, par la voix du représentant du Cameroun, l’ambassadeur Salomon Eheth, avaient apporté leur soutien à l’Éthiopie, en expliquant qu’un tel mécanisme d’enquête “est contreproductif et susceptible d’exacerber les tensions”.

La résolution demande la création d’une “commission internationale d’experts en droits de l’homme”. Trois experts seront prochainement nommés et auront ensuite la lourde tâche d’enquêter et de réunir des preuves sur les violations des droits humains dans le pays en guerre, avec pour objectif d’identifier, dans la mesure du possible, les responsables.

Pour l’ambassadeur éthiopien Zenebe Kebede auprès de l’ONU à Genève, le multilatéralisme a “une fois de plus été pris en otage par une mentalité néocolonialiste”.

“Les accusations portées contre mon pays ne sont pas fondées”, a-t-il affirmé, en assurant que la décision prise allait “exacerber la situation sur le terrain”.

L’Éthiopie est prise pour cible et montrée du doigt au Conseil des droits de l’homme pour avoir défendu un gouvernement démocratiquement élu, la paix et l’avenir de son peuple, a-t-il ajouté.

Selon la Haute-Commissaire adjointe aux droits de l’homme, Nada Al-Nashif, l’ONU continue “de recevoir des rapports crédibles de violations graves et atteintes aux droits humains commises par toutes les parties”.

Il est primordial que les responsables répondent de leurs actes de manière indépendante, transparente et impartiale, a affirmé l’ambassadrice de l’UE, Lotte Knudsen, à l’issue du vote.

“Plus d’un an après le début du conflit au Tigré, la dégradation continue des situations sécuritaire et humanitaire, qui affecte désormais l’ensemble des régions du Nord de l’Éthiopie, constitue une menace pour la stabilité du pays et pour la région”, a souligné pour sa part l’ambassadeur français Jérôme Bonnafont.

“Le danger d’une montée en puissance de la haine, des violences et des discriminations est très élevé, et pourrait dégénérer en violence généralisée. Cela pourrait avoir des conséquences majeures, non seulement pour des millions de personnes en Éthiopie, mais aussi dans toute la région”, a également affirmé Mme Al-Nashif.

par: Arab Observer

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