Israël: Une motion visant à destituer le député arabe Ayman Odeh

Une commission parlementaire de la Knesset israélienne a voté, lundi, en faveur de la destitution du député arabe Ayman Odeh, en raison de son soutien à la libération de détenus palestiniens.
Selon la télévision israélienne Channel 12, les membres de la commission parlementaire de la Knesset ont voté par 12 voix contre 2 en faveur de la destitution d’Odeh, chef du Front démocratique pour la paix et l’égalité (Hadash).
Parmi les partisans de la motion figuraient des membres des partis d’opposition israéliens, dont le parti Yesh Atid de Yair Lapid et l’alliance Bleu et Blanc de Benny Gantz.
Les partis d’opposition ont franchi une ligne rouge aujourd’hui. Au lieu de combattre le gouvernement kahaniste, elle a collaboré avec lui pour anéantir l’espace démocratique, a déclaré Odeh dans un communiqué.
Certains d’entre eux nous détestent plus qu’ils n’aiment la démocratie. Il ne s’agit pas d’une opposition, mais d’une coalition masquée, a déclaré le député arabe.
Et d’ajouter: Ils veulent soumettre le système judiciaire, faire taire les voix critiques et faire d’Israël une dictature messianique. Aujourd’hui, c’est moi, demain ce sera vous. Quiconque ose s’opposer sera le prochain sur la liste.
L’affaire est désormais soumise à la plénière de la Knesset, où la destitution nécessite une majorité d’au moins 75 % du parlement – 90 voix sur 120 – pour adopter la mesure.
Tout au long des délibérations, Odeh a refusé de se rétracter ou de s’excuser ; en fait, il a réitéré ses propos, a noté le député Avichai Boaron après le vote.
Il refuse toujours de reconnaître le Hamas et le Hezbollah comme des organisations terroristes, a-t-il souligné. Ses propos sont indissociables du contexte général, et je suis convaincu que la Knesset votera massivement pour sa destitution.
Le président de la commission de la Knesset, le député Ofir Katz, a déclaré qu’il espérait que Yesh Atid et l’Unité nationale continueraient à soutenir la mesure lors du vote en séance plénière. Odeh doit partir, a-t-il déclaré.
Même si sa destitution est approuvée, le député arabe pourra toujours déposer un recours contre la décision auprès de la Cour suprême.
Les Palestiniens de 1948 (Arabes à l’intérieur d’Israël) représentent 21 % des quelque 10 millions d’habitants d’Israël.