Erdogan a l’intention de modifier la constitution turque

Le président du régime turc, Recep Tayyip Erdogan, a l’intention de mettre en œuvre le deuxième coup d’État contre la constitution turque pour se immuniser et sa famille de toute poursuite, ainsi que pour réduire les pouvoirs de l’armée, imposer davantage de restrictions aux libertés, supprimer le opposition et interdire ses partis.

Il est clair qu’à la source des problèmes de la Turquie se trouvent les Constitutions écrites par des putschistes depuis les années 1960 (…) Il est peut-être temps pour la Turquie de rouvrir le débat sur une nouvelle Constitution”, a déclaré ce lundi Recep Tayyip Erdogan.

“Nous pourrions prendre des mesures en ce sens si nous trouvions un accord” avec le parti nationaliste MHP, son allié, a ajouté le dirigeant turc à l’issue d’un Conseil des ministres à Ankara. Tout projet de Constitution serait soumis à référendum, a-t-il précisé.

Âgé de 66 ans, Erdogan est au pouvoir depuis 2003, d’abord en tant que Premier ministre, puis, depuis 2014, en tant que président. La Constitution actuelle lui permet déjà de rester jusqu’en 2028 à la tête de l’État, sans doute trop peu pour celui qui se rêve en nouveau sultan de l’empire ottoman.

Si Erdogan a été confortablement réélu, son parti l’AKP, n’a pu remporter la majorité absolue et doit donc diriger la Turquie par une coalition informelle avec le chef du MHP, Devlet Bahceli, autrefois l’un de ses plus féroces rivaux.

Signe de ses difficultés politiques, le dirigeant islamiste a essuyé en 2019 un spectaculaire revers électoral aux municipales en perdant Istanbul et Ankara, des villes que les islamistes contrôlaient depuis un quart de siècle.

Erdogan a déjà renforcé son pouvoir en 2017 avec une profonde révision de la constitution turque adoptée par référendum qui a élargi les pouvoirs du chef de l’État au détriment du parlement.

Les déclarations d’Erdogan sont intervenues des semaines après que le chef du Parti du Mouvement national, Devlet Bahceli, a proposé d’apporter des amendements constitutionnels pour interdire au Parti démocratique du peuple kurde ses tendances séparatistes, dans une mesure condamnée par le parti kurde comme une tentative de faire taire la voix de six millions de citoyens.

par: Arab Observer

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