La justice libanaise ordonne la libération d’Hannibal Kadhafi

Le pouvoir judiciaire libanais a décidé vendredi d’autoriser la libération de Hannibal Kadhafi, fils du défunt dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, contre une caution de 11 millions de dollars, tout en lui interdisant de voyager.
La décision de le libérer a été annoncée après son interrogatoire vendredi par le juge d’instruction. Son avocat avait indiqué la semaine dernière que l’état de santé de son client, âgé de 49 ans, était alarmant. En août, Human Rights Watch avait appelé à la libération immédiate d’Hannibal Kadhafi, détenu sur la base d’allégations apparemment non fondées selon lesquelles il aurait des informations sur Moussa Sadr.
Les autorités libanaises accusent Mouammar Kadhafi de la mystérieuse disparition de l’imam Sadr et de deux de ses compagnons en 1978. Hannibal avait deux ans à l’époque. Mouammar Kadhafi a été tué lors d’un soulèvement en Libye en 2011. Hannibal avait fui en Syrie. En 2015, il avait été enlevé par des hommes armés qui l’avaient transféré au Liban, où les autorités l’ont sorti des mains de ses ravisseurs avant de l’arrêter.
Hannibal Kadhafi avait été enlevé en 2015 en Syrie par des hommes armés non identifiés et transféré au Liban, où le gouvernement de l’époque avait ordonné son arrestation. Il est détenu depuis dans le cadre d’une enquête sur la disparition du leader du mouvement Amal, Moussa al-Sadr, en Libye en 1978.
La communauté chiite du Liban attribue à l’ancien régime libyen la responsabilité de l’enlèvement d’al-Sadr et de deux de ses assistants lors d’une visite officielle à Tripoli, mais le régime Kadhafi a toujours nié ces accusations, affirmant que les trois hommes avaient quitté Tripoli pour se rendre en Italie.
Selon l’Agence de presse nationale libanaise (NNA), le juge Zaher Hamadeh, enquêteur dans l’affaire de l’enlèvement et de la disparition de l’imam Moussa al-Sadr, a approuvé la libération de Hannibal Kadhafi contre une caution de 11 millions de dollars et lui a interdit de voyager.
Le député Achraf Rifi a qualifié cette décision de déconcertante et contraire à l’esprit de la loi et de la justice. Ancien ministre de la Justice (2014-2016), il a ajouté : La justice devrait le libérer immédiatement et l’État libanais devrait lui présenter des excuses, car son arrestation était arbitraire et injustifiée.