La justice turque condamne à la prison le maire d’Istanbul Ekrem Imamoglu

Le maire d’Istanbul Ekrem Imamoglu, figure de l’opposition turque, a été condamné mercredi à plus de deux ans de prison pour “insulte à des responsables” et à la même durée d’interdiction de mandat politique, à six mois d’élections cruciales en Turquie.

En ce mercredi 14 décembre, la nuit est déjà tombée sur Istanbul, mais ils sont plusieurs milliers à s’époumoner, devant la mairie de mégalopole turque, dans le quartier de Fatih. “Droit et justice !” entonnent certains, “ne vous taisez pas ou vous serez les prochains !” avertissent d’autres. La colère populaire a gagné les rues de la rive européenne d’Istanbul.

“Une poignée de personnes ne peuvent confisquer le pouvoir confié par le peuple. Notre lutte reprend avec encore davantage de force”, a réagi M. Imamoglu après l’énoncé du verdict.

M. Imamoglu a aussitôt décidé de faire appel de cette condamnation à deux ans, sept mois et quinze jours de détention, a annoncé  son avocat, Me Kemal Polat.

L’appel sera suspensif, a-t-il précisé, ce qui signifie que M. Imamoglu conservera son mandat de maire pendant l’examen de l’appel.

Le maire, âgé de 52 ans, est vu comme un candidat potentiel à l’élection présidentielle de juin 2023 face au président Recep Tayyip Erdogan.

La décision devrait faire l’objet de recours en appel. L’élection doit avoir lieu d’ici juin 2023. L’opposition ne s’est pour l’heure choisi aucun candidat commun mais Ekrem Imamoglu, de par sa popularité, est considéré comme un rival potentiellement dangereux pour Recep Tayyip Erdogan, au pouvoir depuis près de vingt ans.

L’édile, membre du CHP (social-démocrate), le principal parti d’opposition au pouvoir de M. Erdogan, était accusé d’avoir qualifié “d’idiots” les membres du collège électoral qui avait invalidé son élection en mars 2019, ainsi que le ministre de l’Intérieur Souleyman Soylu.

Ekrem Imamoglu, issu du principal parti d’opposition en Turquie, le Parti républicain du peuple (CHP), avait qualifié d'”imbéciles”, dans un discours, les responsables électoraux qui avaient annulé sa courte victoire aux élections municipales de mars 2019 aux dépens du candidat de l’AKP (Parti de la justice et du développement), le parti au pouvoir.

Plusieurs centaines de partisans du maire, rassemblés devant la municipalité d’Istanbul, ont aussitôt réclamé “Gouvernement, Démission!” et scandé “Droit, Loi, Justice”.

par: Arab Observer

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