France condamne les sanctions US contre la procureure de CPI

Les récentes sanctions américaines visant la procureure de la Cour pénale internationale (CPI) constituent une «attaque grave» contre cette instance et remette en cause l’indépendance de la justice, a déclaré Jean-Yves Le Drian.

Réaffirmant «le soutien sans faille» de la France à la CPI et à ses personnels, le chef de la diplomatie française a appelé les États-Unis à retirer les mesures annoncées la veille par Washington contre la procureure générale de l’instance Fatou Bensouda.

La CPI avait pris la décision en mars d’autoriser l’ouverture d’une enquête pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité en Afghanistan, et l’enquête souhaitée par la procureure Bensouda vise notamment des exactions qui auraient été commises par des soldats américains en Afghanistan. Des allégations de torture ont également été formulées à l’encontre de la CIA.

Ces mesures punitives « constituent une perversion ahurissante des sanctions américaines, censées pénaliser ceux qui violent les droits humains et les kleptocrates, utilisées ici pour persécuter ceux qui sont chargés de juger les crimes internationaux », a aussi réagi Richard Dicker, de l’ONG Human Rights Watch.
Amnesty International a condamné « une nouvelle attaque éhontée contre la justice internationale ».

Il a annoncé l’inscription sur la liste noire des États-Unis de la procureure Fatou Bensouda et de Phakiso Mochochoko, directeur de la division de la compétence, de la complémentarité et de la coopération de la juridiction qui siège à La Haye, aux Pays-Bas.

Leurs éventuels avoirs aux États-Unis seront gelés et l’accès au système financier américain leur est barré. « Tout individu ou entité qui continuera à assister matériellement ces individus s’expose également à des sanctions », a prévenu Mike Pompeo lors d’une conférence de presse. « Nous ne tolérerons pas les tentatives illégitimes de la CPI de soumettre les Américains à sa juridiction. »

Déjà engagé dans une offensive sans précédent contre la CPI, le président Trump avait autorisé en juin des sanctions économiques contre ses responsables pour dissuader la juridiction de poursuivre des militaires américains pour leur implication dans le conflit en Afghanistan.

par: Arab Observer

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