Le Liban et Israël signent un accord délimitant leur frontière maritime

Après des mois de négociations ardues, un accord a été conclu sur la frontière maritime entre le Liban et Israël qui répartit les gisements gaziers offshore en Méditerranée orientale.

Au terme d’intenses tractations diplomatiques, le Liban et Israël, pays voisins officiellement en état de guerre, ont conclu ce jeudi un accord délimitant leur frontière maritime, qui répartit les précieux gisements gaziers offshore en Méditerranée orientale.

Le Premier ministre israélien Yaïr Lapid et le président libanais Michel Aoun, allié du Hezbollah pro-iranien, ont d’abord signé chacun de leur côté l’accord. Puis, les deux pays ont procédé à un échange de lettres qui a marqué la conclusion formelle de l’accord, lors d’une cérémonie au siège de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul), dans la localité frontalière libanaise de Naqoura, en présence du médiateur américain Amos Hochstein et de la coordinatrice spéciale de l’ONU au Liban Joanna Wronecka.

« L’accord sur la frontière maritime prendra la forme de deux échanges de lettres, l’un entre le Liban et les États-Unis et l’autre entre Israël et les États-Unis », avait expliqué le porte-parole du secrétaire général de l’ONU, Stéphane Dujarric. Il a été conclu grâce à des années de médiation américaine.

Le Premier ministre israélien Yaïr Lapid a affirmé que cet accord constituait une « reconnaissance » de fait de l’État hébreu par Beyrouth. « Il s’agit d’un accomplissement politique, ce n’est pas tous les jours qu’un État ennemi reconnaît l’État d’Israël dans un accord écrit et ce, devant l’ensemble de la communauté internationale », a affirmé Lapid.

Mais le président Aoun a répondu qu’il s’agissait d’un accord purement « technique », sans aucune « dimension politique », ni « conséquences qui contredisent la politique étrangère du Liban ». Beyrouth a tenu à ce que sa délégation évite tout contact officiel avec celle de l’État hébreu, exigeant que la remise des lettres se fasse dans deux salles séparées.

Pour le Liban, englué dans une profonde crise économique, cet accord intervient à quelques jours de la fin du mandat du président Aoun, sans qu’un successeur lui soit trouvé. Il intervient aussi peu avant les élections législatives du 1er novembre en Israël, pour lesquelles Lapid est en campagne.

Le président américain Joe Biden a félicité Israël et le Liban pour « la conclusion officielle de leur accord visant à résoudre leur litige frontalier maritime de longue date ». « Les deux parties ont effectué les dernières démarches pour faire entrer en vigueur l’accord et ont soumis les documents finaux aux Nations unies en présence des États-Unis », a-t-il indiqué dans un communiqué de la Maison Blanche.

L’accord va permettre aux deux pays d’exploiter des gisements gaziers en Méditerranée orientale. Ce gaz conduira, selon les autorités israéliennes, à réduire le coût de l’énergie du pays mais aussi à doper les exportations vers l’Europe, qui cherche à diversifier ses approvisionnements du fait de l’invasion de l’Ukraine par la Russie. En vertu de l’accord, le champ offshore de Karish se situe entièrement dans les eaux israéliennes.

Le Liban pour sa part aura tous les droits d’exploration et d’exploitation du champ de Cana, situé plus au nord-est, dont une partie se situe dans les eaux territoriales d’Israël. Mais « Israël sera rémunéré » par la firme exploitant Cana « pour ses droits sur d’éventuels gisements », selon le texte.

par: Arab Observer

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