Le PDL appelle les blocs parlementaires à retirer la confiance du Ghannouchi

Le bloc parlementaire du Parti Destourien Libre (PDL) a adressé aux groupes parlementaires » civiques » un document contenant une feuille de route pour la mise en œuvre des grandes réformes requises sur les plans politique, économique et social.
Selon le texte du document, le PDL invite les blocs concernés à constituer une majorité parlementaire » civique » pour retirer la confiance au Président de l’Assemblée des Représentants du Peuple (ARP).

Le document signé par la présidente du PDL, Abir Moussi, a été adressé aux chefs des blocs des partis » civiques » et aux députés indépendants pour donner leur avis.
Le document appelle les » forces concernées » à signer la pétition, déjà lancée pour retirer la confiance à Rached Ghannouchi et élire un nouveau président pour le parlement.

Le président du bloc démocratique, Hichem Ajbouni, a affirmé que Rached Ghannouchi ne pourrait être auditionné que dans le cadre d’une motion de retrait de confiance expliquant que le règlement intérieur de l’ARP ne fait mention d’aucune procédure d’audition du président du Parlement.
« Il suffit que 73 députés présentent une motion de retrait de confiance au Parlement pour ensuite auditionner le président de l’ARP et passer au vote », a-t-il indiqué.

L’Assemblée des représentants du peuple examine le 3 juin les relations diplomatiques de Rached Ghannouchi. Celui-ci s’était entretenu récemment avec le chef du Conseil présidentiel du gouvernement d’entente nationale libyen, Fayez al-Sarraj pour le féliciter de la reconquête d’une base militaire proche des frontières tunisiennes, ce qui a sucité la polémique.

Hichem Ajbouni a souligné que l’entretien téléphonique entre le chef du mouvement islamiste et Fayez al-Sarraj ne pourrait être classée comme une action de diplomatie parlementaire car Rached Ghannouchi n’avait pas pris contact avec un homologue.

L’initiative de Rached Ghannouchi a été largement dénoncée par les députés, notamment Abir Moussi et les élus du Parti destourien libre (PDL), qui ont, rappelons-le, considéré cette action comme une violation de la Constitution laquelle attribue la prérogative de la politique extérieure à l’exécutif, en l’occurence le président de la République.
Le bloc PDL avait demandé d’auditionner le président de l’ARP Rached Ghannouchi sur ses déplacements non annoncés à l’étranger et sa rencontre avec le président turc Recep Tayyip Erdogan.

Réagissant à la déclaration d’Abir Moussi ce vendredi lors de la conférence de presse, le président du groupe la Réforme, Hassouna Nasfi, a déclaré que la rencontre avec le PDL était l’occasion de soutenir son projet de motion. Il a ajouté avoir soumis des propositions pour l’amendement du projet de motion de manière garantissant son adoption à la majorité absolue en plénière le 3 juin prochain.

Pour ce qui concerne le retrait de confiance au président de l’ARP, Nasfi a indiqué que son groupe n’a pas exprimé une position officielle à ce sujet, estimant qu’il était prématuré de trancher la question. Il s’agit pour lui d’attendre la séance plénière consacrée à un dialogue avec Rached Ghannouchi.
Le 22 mai dernier, le bureau de l’ARP a décidé la tenue, le 3 juin prochain, d’une plénière pour l’examen de la motion du PDL et l’organisation d’un dialogue sur la diplomatie parlementaire, en rapport avec la situation en Libye.

Le 21 mai dernier, quatre groupes parlementaires : Qalb Tounès, la Réforme, Tahya Tounès et Al Mostakbal ont appelé, dans une déclaration conjointe, la présidence de l’ARP à respecter les usages diplomatiques et à éviter d’interférer dans les prérogatives des autres pouvoirs. Ils ont également demandé à la présidence du parlement à ne pas impliquer l’ARP dans la politique des axes, et à rester cohérente avec les principes et constantes de la diplomatie tunisienne, réclamant de soumettre cette question en plénière.

par: Arab Observer

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