Le président palestinien est devenu un obstacle à la libération de son peuple

Mahmoud Abbas, le président palestinien, en poste depuis 2005, aurait pu achever sa vie politique sur un bilan médiocre, mais pas complètement honteux. En passant la main à l’occasion du scrutin présidentiel annoncé pour le mois de juillet, l’octogénaire serait entré dans l’histoire comme un dirigeant terne, sans envergure, mais qui n’a pas capitulé. Qui a tenu bon face aux menées annexionnistes du duo Trump-Nétanyahou.

En annulant plusieurs élections et en lançant une violente vague de répression politique, le président palestinien est devenu un obstacle à la libération de son peuple et a perdu le peu d’honneur qu’il lui restait.

La tache qui souille l’héritage de Mahmoud Abbas a un nom de Nizar Banat. Ce quadragénaire, père de cinq enfants, qui pourfendait sur Facebook l’autoritarisme croissant du successeur de Yasser Arafat, a été battu à mort, le 24 juin, par les policiers palestiniens venus l’arrêter. Les manifestations de colère qui ont suivi ont été brutalement réprimées par des membres des forces de sécurité opérant en civil.

Cette tactique grossière, destinée à faire croire a une bouffée de violence interpalestinienne, n’est pas sans rappeler les agissements des chabbiha, les hommes de main du régime Assad. Le harcèlement, parfois à caractère sexuel, dont plusieurs manifestantes et journalistes de sexe féminin ont été victimes évoque, lui, les agressions visant les femmes sur la place Tahrir, au Caire, l’épicentre du soulèvement contre le raïs égyptien Hosni Moubarak en 2011.

Cette épitaphe, Mahmoud Abbas, connu sous le surnom d’Abou Mazen, ne la mérite plus. En annulant fin avril la série d’élections échelonnées sur le printemps et l’été – les premières depuis quinze ans – et en lançant dans la foulée de la guerre de Gaza, au mois de mai, une violente vague de répression politique, le président palestinien a perdu le peu d’honneur qu’il lui restait.

Par son refus entêté de céder sa place, Abbas, l’apparatchik de l’OLP (Organisation de libération de la Palestine) rendu célèbre en 1991 par les accords de paix d’Oslo, dont il a été le concepteur et le signataire côté palestinien, s’est transformé en une caricature d’autocrate. Un despote cramponné à un pouvoir illusoire, puisque l’AP est un appareil d’Etat sans Etat, une entité sous occupation.

Certes, Abou Mazen a eu la malchance que son mandat à rallonge, qu’il aurait dû remettre en jeu dès 2009, coïncide en grande partie avec le règne de Benyamin Nétanyahou, évincé par ses rivaux mi-juin, après douze ans de pouvoir. Hostile à toute négociation de paix sérieuse, l’ex-premier ministre israélien n’a jamais traité son voisin palestinien que par le mépris, en intensifiant notamment la colonisation de la Cisjordanie.

En réaction, Abbas a saisi la Cour pénale internationale, ce qui restera probablement comme sa seule réussite. Mais il aurait pu faire beaucoup plus, notamment résorber la cassure entre la Cisjordanie, aux mains de son parti, le Fatah, et la bande de Gaza, conquise par les islamistes du Hamas en 2007. Mais, depuis cette date, le vieux leader n’a pas mis le pied une seule fois dans l’enclave côtière, pourtant cible de multiples offensives israéliennes.

par: Arab Observer

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