Le président tunisien ne permettra pas à l’UGTT d’être une force avant tout

Des observateurs ont déclaré que le président tunisien Kaïs Saïed égalise les composantes sociales, et qu’il ne permettra pas à la direction de l’Union générale tunisienne du travail (l’UGTT) d’apparaître comme au-dessus de tout le monde ou comme gardienne de l’État, et qu’il a clairement défini son rôle en l’incluant dans le Comité consultatif pour les affaires économiques et sociales, ce qui signifie que ses propositions n’iront pas au-delà de la dimension syndicale, comme discuter des conditions des travailleurs et réformer les institutions gouvernementales, sans passer à la dimension politique.

Le secrétaire général de l’Union générale tunisienne du travail, Noureddine Taboubi, a révélé que le président Kaïs Saïed s’en était tenu aux mécanismes de dialogue qu’il avait mis en avant comme porte d’entrée pour la participation de tous, y compris l’Union syndicale, dans une démarche qui, selon des observateurs a été un choc pour Taboubi et le reste des dirigeants syndicaux qui veulent participer au dialogue national selon leurs conditions et en position de force contrairement au reste des forces sociales appelées au dialogue.

Evoquant dans une déclaration à Echaab News, l’entretien qu’il a eu, hier dimanche, avec le président de la République, Kaïs Saïed, le secrétaire général de l’UGTT, Noureddine Taboubi, a indiqué que le chef de l’Etat l’a informé des derniers développements relatifs à ses décisions en rapport avec le dialogue.

La rencontre a également porté sur la position de l’Organisation ouvrière concernant sa participation au dialogue qu’il a réclamé, ainsi que sur un certain nombre de questions sociales en suspens, a-t-il ajouté.

Taboubi a souligné avoir fait savoir au président de la République que l’UGTT a ses structures et institutions auxquelles il appartient de prendre les décisions et qu’il présentera à la Commission administrative nationale les détails de la réunion, soulignant que le syndicat fonde ses propositions et ses alternatives sur ses institutions et structures qui mènent des études scientifiques.

La centrale syndicale tunisienne, la plus puissante organisation des travailleurs dans le pays, ne participera pas au dialogue national initié par le Président tunisien en vue de refonder l’Etat et ses institutions. C’est ce qu’ont annoncé ce lundi ses représentants à l‘issue d’une réunion de l’instance dirigeante du syndicat.

L’organisation syndicale a lancé un appel à la grève générale, motivé par la perspective de remettre au centre du débat la crise économique qui n’a pas été évoquée lors des récentes sorties de Kaïs Saïed, concentré sur le contenu politique de son agenda de transition.

Pour le moment aucune date ni durée de la grève n’ont été fixées par le comité administratif de l’UGTT. Des sources syndicales contactées par le Jeune Indépendant ont affirmé que ce mouvement de grève aura lieu avant les vacances scolaires, probablement au mois de juin.

Sami Tahri, le Secrétaire général adjoint et porte-parole de la centrale syndicale a souligné le refus de l’UGTT à tout retour vers la situation d’avant le 25 juillet 2021.

« Nous barrerons la route à tous ceux appelant au chaos et à l’ingérence étrangères sous-prétexte de défendre la démocratie à laquelle ils ont tant porté atteinte en exploitant les institutions de l’Etat », a-t-il déclaré en lisant un communiqué officiel de l’Instance administrative de l’UGTT.

D’après Mosaïque FM, le bureau exécutif de centrale syndicale aura la tâche de choisir les dates de la grève et de les annoncer lors de la conférence de presse qui se tiendra mercredi prochain à Tunis, tout en expliquant à l’opinion publique, à travers un communiqué, les situations économique, sociale et politique.

L’UGTT avait proposé en septembre dernier, un plan de sortie de crise qui rétablirait le fonctionnement normal des institutions publiques.

L’organisation avait proposé notamment la formation d’un mini-gouvernement composé de compétences non concernées par les prochaines élections. Ce gouvernement restreint devra être formé en concertation entre la Présidence de la République et les organisations nationales.

La Tunisie et son Président, font face à une crise politique inédite suite au gel, le 25 juillet 2021 des activités du parlement tunisien, puis sa dissolution le 31 mars dernier. S’en suivra aussi la dissolution du haut conseil de la magistrature et une prise en main de l’Instance supérieure indépendante des élections (ISIE) par le Président.

L’objectif de ce dernier est de mettre en place un agenda de transition, qui a débuté par une consultation populaire sous la forme d’un sondage sur Internet, puis par un projet de révision de la Constitution et des mécanismes électoraux, validés par un référendum qui devrait, en principe, être organisé le 25 juillet prochain, pour être parachevé par des législatives qui devraient être organisées avant la fin de l’année 2022.

par: Arab Observer   

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page