Les pays européens face à la flambée des prix de l’énergie

Face à la flambée des prix de l’énergie, les pays européens tentent de s’organiser… mais pour le moment chacun dans leur coin. Alors que les Etats de l’Union européenne ont consacré 236 milliards d’euros de septembre 2021 à août 2022 pour aider à faire face à l’inflation énergétique (hors Portugal et Hongrie, 44 milliards pour la France), avec des mesures comme des chèques énergie ou des ristournes à la pompe, aucun dispositif européen n’est pour le moment mis en place.

Alors que la hausse du prix du gaz entraîne notamment avec elle la flambée de ceux de l’électricité, les pays européens, qui ont dépensé plus de 244 milliards d’euros pour protéger leurs concitoyens, n’ont pas pris de mesures communes pour juguler l’augmentation des prix sur les marchés. Le chancelier autrichien appelle ce dimanche à l’union sacrée de l’Union européenne.

Le chancelier autrichien Karl Nehammer s’est toutefois déclaré favorable à un plafonnement des prix de l’électricité au niveau de l’Union européenne, et cela alors que les marchés d’achat et de vente d’électricité se sont affolés ces derniers jours.

L’Autriche, très dépendante du gaz russe, pour le chauffage et l’industrie notamment, se fournissait en gaz auprès de Moscou à hauteur de 80% avant l’invasion de l’Ukraine par la Russie en février, mais la majeure part de son électricité est produite à partir d’énergies renouvelables.

En France, la cheffe du gouvernement Elisabeth Borne a également promis samedi soir que l’exécutif allait amortir les hausses des prix de l’énergie après la fin du bouclier tarifaire en décembre, grâce à des “dispositions spécifiques” pour les “plus fragiles”. Le bouclier tarifaire doit prendre fin au 31 décembre.

La République tchèque, qui assure pour six mois la présidence du Conseil européen, va proposer la tenue d’une réunion extraordinaire des ministres de l’Energie dès que possible afin de débattre de l’envolée des prix, a déclaré vendredi le ministre de l’Industrie, Jozef Sikela.

Le Parti social-démocrate (SPD), au pouvoir en Allemagne, s’apprête pour sa part à présenter de nouvelles mesures pour aider les particuliers à faire face à la flambée des prix de l’énergie, rapporte dimanche le Süddeutsche Zeitung. Les ménages allemands vont voir à nouveau grimper leurs factures avec l’entrée en vigueur d’une nouvelle taxe sur le gaz le 1er octobre, décidée par le gouvernement d’Olaf Scholz pour financer l’aide de l’Etat à Uniper et aux autres importateurs de gaz naturel confrontés à l’envolée des prix provoquée par l’invasion russe en Ukraine.

Le gouvernement Scholz, composé d’une coalition regroupant SPD, libéraux du FDP et écologistes, a déjà mis en place deux ensembles de mesures d’aide aux ménages, dont un forfait mensuel à 9 euros permettant de voyager en train dans toute l’Allemagne, qui expire le 31 août. Le SPD prévoit de renouveler l’expérience, mais pour un montant de 49 euros par mois. Le parti envisage le versement d’aides directes aux foyers modestes ou à revenu intermédiaire, des mesures de protection des locataires contre les expulsions, ou l’intégration des coûts de chauffage dans les aides au logement.

La hausse des prix de l’énergie fait craindre une récession en Europe et dans le monde. Une nouvelle envolée des prix du gaz naturel semble avoir étouffé l’espoir de progrès dans la lutte contre l’inflation en Europe au point que les marchés financiers s’attendent désormais à une poursuite de la hausse des prix, à une accélération de la remontée des taux d’intérêt et une dégradation supplémentaire de la situation économique. D’après les chiffres d’Eurostat, les prix ont augmenté de 8,9% sur un an au mois de juillet.

L’activité économique en zone euro s’est de nouveau contractée en août dans le secteur privé, en repli pour le second mois consécutif, plombée par l’Allemagne et la France sur fond d’inflation toujours élevée, selon l’indice PMI composite publié mardi 23 août par S&P Global.

Les banques centrales remontent leurs taux directeurs afin de juguler l’inflation. La Banque centrale européenne, après une hausse des taux historique après 11 ans de baisse, l’a relever en juillet. Hier, le gouverneur de la Banque de France a annoncé que l’institution de Francfort allait poursuivre cette politique dès septembre.

par: Arab Observer

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