Les talibans encerclent la vallée du Panjshir

Les talibans sont arrivés aux portes de la région et disent encercler la poche de résistance tapie dans cette vallée afghane. Le pays n’est toutefois pas condamné à replonger dans la guerre civile, estime Gérard Vespierre, spécialiste du Moyen-Orient.

​Les combattants du Front national de résistance (FNR) affirment, par la voix de leur porte-parole, que le groupe se préparait à «un conflit de longue durée».

Ce lundi 23 août, les islamistes ont déclaré avoir encerclé les combattants de la résistance autoproclamée du Panjshir, région du nord-est de l’Afghanistan. Les nouveaux maîtres de Kaboul ont toutefois ajouté qu’ils préféreraient négocier plutôt que de se battre.

Malgré l’escalade aux portes du Panjshir, Gérard Vespierre, directeur de recherche à la Fondation d’études pour le Moyen-Orient (FEMO), n’est pas convaincu que les deux parties en arriveront aux armes.

«Il y a deux têtes qui dirigent ce mouvement du FNR. Il y a la tête symbolique du fils Massoud, héritier du commandant Massoud, et la tête politique d’Amrullah Saleh, vice-président du gouvernement qui vient d’être chassé», explique notre interlocuteur.

«Cela peut provoquer une réaction à l’intérieur des trente-trois autres provinces de l’Afghanistan», affirme notre interlocuteur. Plusieurs d’entre elles se sont en effet d’ores et déjà créées, notamment chez les chiites hazaras, ennemis de longue date des talibans.

Un tel équilibre entre le guerrier Massoud et le politique Saleh rendrait l’option guerrière évitable. D’autant que, de l’autre côté, les talibans n’ont pas nécessairement intérêt à défier les troupes du FNR. «Un début de résistance significatif» pendant quelques jours pourrait selon Gérard Vespierre servir d’exemple et inciter à l’émergence d’autres poches de maquis à travers le pays des Cavaliers.

​Le scénario tragique reste une possibilité. Gérard Vespierre n’exclut pas de voir les talibans s’engager dans une répression extrêmement violente au Panjshir pour éviter une contagion. Une crainte que semblent partager les puissances régionales: «Les voisins indirects, comme l’Inde et la Russie» militent en effet tous «pour l’absence de guerre civile en Afghanistan».

par: Arab Observer

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