Libye: Une nouvelle manifestation réclame le départ du gouvernement Dbeibah

Pour le deuxième vendredi consécutif, des centaines de personnes ont manifesté à Tripoli pour réclamer le départ du Gouvernement d’unité nationale (GNA) d’Abdelhamid Dbeibah, reconnu par l’ONU, sur fond de mécontentement social et de tensions politiques et sécuritaires, a constaté l’AFP.

Des protestataires ont réclamé la fin de toutes les institutions citant le GNA mis en place sous médiation ONU en 2021 mais aussi le Parlement basé dans l’Est, élu en 2014, la même année que le Haut conseil d’Etat, sorte de Sénat basé à Tripoli.

Les Libyens de tous horizons réclament la chute du gouvernement et la tenue d’élections dans un délai de six mois, a déclaré une manifestante de Tripoli. On veut une solution! Le peuple libyen en a marre! scandaient des manifestants pendant que d’autres demandaient le départ de Dbeibah avant l’Aïd, fête musulmane prévue vers le 6 juin.

La manifestation s’est déroulée dans le calme et sous bonne garde de forces sécuritaires.

Du 12 au 15 mai, des affrontements ont opposé des groupes armés en plein coeur de Tripoli à des forces loyales au gouvernement après le démantèle décidé par le GNA de toutes les milices contrôlant la ville, devenues, selon M. Dbeibah, plus puissantes que l’Etat.

Des combats ont eu lieu à l’arme lourde, faisant au moins 8 morts selon l’ONU, jusqu’à une trêve jeudi dernier.

Pour protester contre la gestion de cette crise par le GNA, des milliers de manifestants s’étaient déjà réunis vendredi dernier au centre de Tripoli. Un policier gardant le siège du gouvernement avait été tué lors d’une tentative d’assaut par un groupe mêlé aux manifestants, selon un communiqué officiel.

La cheffe de la Mission de l’ONU en Libye, Manul, Hanna Tetteh, a appelé jeudi sur la chaîne Al Arabiya al-Hadath, à garantir le droit de manifester pour tous les citoyens mécontents de la manière dont les choses sont gérées.

La communauté internationale reconnaît toujours le GNA mais nous savons qu’il fait l’objet de contestations des citoyens, en particulier ici, dans l’ouest libyen, a-t-elle mis en garde.

La Libye, pays riche en pétrole, peine à retrouver la stabilité depuis le soulèvement de 2011 qui mit fin à 42 ans de dictature de Mouammar Kadhafi. Deux gouvernements s’y disputent le pouvoir actuellement: le GNA installé à Tripoli (ouest), dirigé par M. Dbeibah, l’autre à Benghazi (est), soutenu par le puissant maréchal Khalifa Haftar.

Des élections présidentielle et parlementaires devaient se tenir en décembre 2021 mais ont été reportées sine die en raison de divergences entre camps rivaux.



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