L’Opep décide une coupe draconienne de leurs quotas de production

Les Etats membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (l’Opep), réunis mercredi 5 octobre à Vienne (Autriche), ont décidé d’une coupe draconienne de leurs quotas de production, afin de soutenir des prix affectés par les craintes de récession. Les treize membres de l’Opep, menés par l’Arabie saoudite, et leurs dix partenaires, conduits par la Russie, ont convenu d’une baisse de “deux millions” de barils par jour pour le mois de novembre, a annoncé l’alliance dans un communiqué.

“C’est la réduction la plus importante depuis le début de la pandémie” de Covid-19, a réagi Srijan Katyal, de la société de courtage ADSS. Elle va probablement “doper les prix”, a-t-il ajouté, à rebours des efforts des Occidentaux pour enrayer la flambée des coûts de l’énergie pesant sur la croissance mondiale. Les deux références mondiales du brut ont en effet perdu du terrain ces dernières semaines, évoluant autour de 90 dollars le baril, bien loin des sommets enregistrés en mars au début de la guerre en Ukraine (près de 140 dollars).

Après l’annonce, les cours montaient d’environ 2 % vers 17 h 20 GMT, à 93,43 dollars le baril de Brent de la mer du Nord, et 87,86 dollars pour le baril de WTI, son équivalent américain.

Face aux critiques en conférence de presse sur l’impact pour les consommateurs, le ministre saoudien de l’Energie Abdel Aziz ben Salmane a avancé les incertitudes diverses ​planant sur l’économie mondiale. À plusieurs reprises, il a insisté sur la nécessité d’être proactif ​pour stabiliser le marché​.

Le président américain Joe Biden a vivement critiqué mercredi 5 octobre la baisse drastique de production de pétrole annoncée par l’Opep +, qui est pour lui un potentiel casse-tête politique, mais aussi un camouflet diplomatique.

Joe Biden est “déçu de la décision à courte vue de l’Opep“, selon un communiqué publié mercredi par la Maison Blanche. Le président américain s’échine depuis des mois à tenter d’endiguer l’envolée des prix qui érode le pouvoir d’achat des ménages, allant même jusqu’à se rendre à Riyad en juillet lors d’une visite très controversée.

Cette décision arrange Moscou qui va pouvoir remplir ses caisses, alors qu’un embargo européen sur les importations de pétrole russe doit entrer en vigueur début décembre.

Le vice-Premier ministre russe en charge de l’Énergie, Alexandre Novak, s’en est d’ailleurs pris mercredi à la politique de sanctions européennes.

Il a fustigé tout plafonnement du prix du brut russe, mesure envisagée par l’UE, qui violerait les mécanismes du marché ​et pourrait avoir un effet très néfaste ​sur l’industrie mondiale.

Évoquant de possibles pénuries​, il a une nouvelle fois averti que les entreprises russes » ne fourniraient pas de pétrole aux pays qui utilisent cet instrument », selon des propos tenus sur la télévision russe.

par: Arab Observer

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