Manifestation du M5 contre le président malien Ibrahim Boubacar Keïta

La mobilisation contre le président malien Ibrahim Boubacar Keïta a connu vendredi une nette escalade, lors d’une nouvelle manifestation à Bamako, faisant au moins un mort et 20 blessés.
Le mouvement M5, né début juin et composé d’une partie de la société civile, de l’opposition politique et de religieux, a organisé sa troisième manifestation pour réclamer la démission du chef de l’État Ibrahim Boubacar Keïta.

Les manifestants ont pris d’assaut plusieurs bâtiments officiels dont le siège de l’ORTM, l’Assemblée national, ainsi que deux ponts de Bamako. Les forces de l’ordre sont intervenues. Au moins une personne a été tuée et 19 autres blessées par balles.

Les tensions sont brutalement montées pour ce troisième grand rassemblement organisé en deux mois dans la capitale. À l’origine de cette mobilisation : la coalition du Mouvement du 5 juin, formée de chefs religieux, d’hommes politiques et de la société civile.
“Nous ne voulons plus de ce régime”.

“Le président de la République a déçu dans son dernier discours”, a déclaré Nouhoun Sarr, un responsable du mouvement de contestation. “Nous ne voulons plus de ce régime”, a de son côté affirmé une manifestante, Sy Kadiatou Sow.

Le Mouvement du 5 juin réclame la dissolution du Parlement, la formation d’un gouvernement de transition dont il désignerait le Premier ministre, ainsi que le remplacement des neuf membres de la Cour constitutionnelle, accusée de collusion avec le pouvoir.

Dans son discours télévisé mercredi soir, le chef de l’État IBK a renouvelé sa confiance à l’actuel Premier ministre Boubou Cissé. La dissolution de l’Assemblée nationale ne serait pas juste, a-t-il ajouté, car elle priverait de leurs sièges tous ceux qui ont été élus sans contestation. Alors ce vendredi, le M5 a haussé le ton. Il a appelé à une nouvelle mobilisation et pour la première fois à la désobéissance civile sur toute l’étendue du territoire.

Des opposants ont à l’issue de la manifestation occupé la cour de la radio et de la télévision publiques ORTM. D’autres protestataires bloquaient deux des trois ponts de la ville, ont constaté des journalistes de l’AFP. Des barricades ont également été érigées sur un de ces ponts alors que des voitures étaient contraintes de dévier de la circulation.

Dans un communiqué diffusé vendredi soir, les responsables du M5 félicitent « le peuple malien pour sa mobilisation exceptionnelle » et exhortent la population à rester mobilisée pour pousser le président la démission. Les leaders du Mouvement du 5 juin déclarent également tenir pour responsable le pouvoir de toutes les violences.

La coalition, dont la principale figure est l’imam Mahmoud Dicko, réputé très influent, mène cette fronde contre le président soutenu par la communauté internationale dans sa lutte antijihadiste depuis sa première élection en 2013.
Cette contestation fait craindre aux partenaires du Mali un renforcement de la déstabilisation d’un pays déjà confronté depuis 2012 à des attaques jihadistes, auxquelles se mêlent depuis cinq ans des violences intercommunautaires.

par: Arab Observer

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