Tunisie: Mechichi dans le dilemme du remaniement ministériel

Le Premier ministre tunisien, Hichem Mechichi s’est mis à une épreuve difficile qui pourrait conduire à son éviction de son poste de Premier ministre, alors que quelques heures à peine avant le début du vote, le président tunisien Kais Saied a annoncé son opposition au remaniement ministériel,  le qualifiant d’inconstitutionnel d’un point de vue procédural.

Dans une ambiance politique marquée par les divergences et l’absence de consensus entre les différents protagonistes, et au cœur d’un contexte national tendu à la lumière des protestations sociales et de la crise sanitaire de plus en plus profonde, le Chef du gouvernement, Hichem Mechichi, sollicite, aujourd’hui, le vote de confiance pour son remaniement ministériel opéré récemment.

Une séance plénière aura lieu aujourd’hui pour accorder la confiance aux nouveaux ministres proposés par le chef du gouvernement Hichem Mechichi dans le cadre du remaniement ministériel annoncée le 16 janvier.

Selon l’article 144 du règlement intérieur du Parlement, le vote de confiance se fera pour chacun des 11 ministres proposés de façon individuelle et dans le cadre de la mission qui lui revient, chacun d’eux devra obtenir la majorité absolue, soit 109 voix ou plus, pour faire partie du gouvernement.

Ce remaniement intervient aussi sur fond d’une tension politique entre Carthage et La Kasbah, les canaux de communication entre les deux présidences étant quasiment coupées, le Président de la République avait même annoncé qu’il n’était pas au courant de ce remaniement.

Certains observateurs évoquent aussi le scénario où même s’ils obtiennent l’aval des députés, le chef de l’Etat pourrait s’abstenir de convoquer ces membres gouvernementaux liés à des soupçons de corruption à prêter serment.

Le Parti destourien libre (PDL) s’est montré contre tout remaniement ministériel, d’ailleurs à quelques heures de cette plénière, le parti de Abir Moussi annonce même avoir l’intention de solliciter une motion de censure contre le gouvernement Mechichi.

Qalb Tounès a préféré ignorer la question de ces soupçons de corruption, en montrant son soutien inconditionnel au Chef du gouvernement à travers des déclarations médiatiques que son parti soutient le remaniement ministériel effectué par Hichem Mechichi et on peut comprendre que forcément il votera en faveur de ces nouveaux membres.

Le mouvement Ennahdha, qui a dès le début appelé avec insistance à un remaniement ministériel, devenu indispensable selon Rached Ghannouchi, a déjà félicité Hichem Mechichi pour sa décision en dépit de quelques réserves compte tenu de certains noms.

Les positions des partis politiques ne sont pas les seules à confondre le gouvernement, mais il y a une autre pression de la rue avec des appels croissants à des manifestations devant le bâtiment du Parlement, coïncidant avec la date du vote pour donner confiance à la amendement proposé par le gouvernement.

par: Arab Observer

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