Mike Pompeo en Israë pour discuter du projet d’annexion de pans de la Cisjordanie occupée

Le secrétaire d’État américain est en Israël, mercredi, pour s’entretenir avec Benjamin Netanyahu et Benny Gantz, le duo qui dirige désormais l’État hébreu. Au programme des discussions : annexion et Iran.
Le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo est arrivé en Israël, mercredi 13 mai, afin de discuter du projet d’annexion de pans de la Cisjordanie occupée par le nouveau gouvernement israélien. Il s’agit de son premier déplacement à l’étranger en près de deux mois.

Outre ce dossier sensible, Mike Pompeo doit discuter de l’Iran, ennemi numéro un de l’État hébreu, soupçonné d’avoir multiplié les frappes contre des positions iraniennes en Syrie voisine ces dernières semaines.
Le secrétaire d’État américain s’est posé en matinée à l’aéroport Ben Gourion près de Tel Aviv et est sorti de l’appareil en portant un masque sanitaire bleu, blanc et rouge, les couleurs du drapeau américain, avant de prendre la route pour Jérusalem, où il doit s’entretenir avec le Premier ministre Benjamin Netanyahu et son ex-rival électoral Benny Gantz.

De manière “préventive”, Mike Pompeo ne pourra toutefois pas rencontrer, mercredi, son ambassadeur David Friedman car ce dernier ressent des “symptômes respiratoires”, bien qu’il ait été testé négatif au Covid-19, a précisé à l’AFP un porte-parole de l’ambassade.
Après 17 mois d’une saga politique ponctuée de rebondissements et trois élections, le gouvernement d’union de Benjamin Netanyahu et Benny Gantz doit prêter serment, jeudi, devant la Knesset (Parlement) à Jérusalem.

Leur accord de partage de pouvoir prévoit le dévoilement à partir du 1er juillet d’une stratégie pour mettre en œuvre le projet américain, présenté en janvier à Washington par le président américain Donald Trump dans le but de débloquer le conflit israélo-palestinien.
Le projet prévoit de faire de Jérusalem la capitale “indivisible” de “l’État juif” d’Israël et l’annexion de la vallée du Jourdain et des plus de 130 colonies israéliennes en Cisjordanie occupée. Le plan prévoit aussi la création d’un État palestinien sur un territoire réduit.

La question de l’avenir de ce plan rejeté à l’unisson par les Palestiniens est toutefois posée. “La décision sera prise par Israël et je veux savoir ce que le nouveau gouvernement pense à ce sujet”, a déclaré Mike Pompeo dans un entretien avec le quotidien Israel Hayom diffusé mardi.
“Les États-Unis sont parties prenantes de ce plan”, a riposté le négociateur en chef des Palestiniens, Saëb Erakat, soutenant auprès de l’AFP que Washington ne les avait pas contactés pour préparer cette visite.

“Dans nos différents échanges, des dirigeants internationaux nous ont clairement signifié que l’annexion représentait une menace non seulement pour la paix au Moyen-Orient mais pour l’ensemble du système international”, a-t-il ajouté.
Au cours de la dernière décennie, sous l’égide de Benjamin Netanyahu, la population dans les colonies israéliennes en Cisjordanie a bondi de 50 % pour dépasser les 450 000 personnes, vivant souvent sous tensions avec plus de 2,7 millions de Palestiniens.

“L’administration Trump est probablement peu préoccupée par les délimitations précises, mais cherche à obtenir un accomplissement (…) à présenter à la base évangélique de Donald Trump et aux électeurs juifs de droite, afin de les galvaniser pour l’élection de novembre”, assure à l’AFP Daniel Shapiro.

En Israël, les sondages suggèrent un soutien élevé à l’annexion chez les électeurs de droite, mais pas chez ceux du centre et de la gauche, des tendances représentées dans le gouvernement d’union, notamment par Benny Gantz, qui a émis des doutes sur une annexion rapide.

Dans ce contexte, des analystes israéliens s’attendent à des mesures limitées du gouvernement d’union, comme le rattachement à Israël de colonies près de Jérusalem, à moins, selon Daniel Shapiro, qu’il ne passe son tour pour attendre le nom du prochain locataire à la Maison Blanche.

par: Arab Observer

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