Poutine propose des négociations directes et sans condition préalable entre la Russie et l’Ukraine à Istanbul

Le président russe Vladimir Poutine a proposé dimanche 11 mai des négociations directes et sans condition préalable entre la Russie et l’Ukraine dès jeudi à Istanbul, repoussant à de telles discussions toute possibilité d’instaurer le cessez-le-feu exigé par les alliés de Kiev.
Lors d’une conférence de presse à Moscou, Poutine a annoncé qu’il s’entretiendrait lundi par téléphone avec le président turc Recep Tayyip Erdogan, auquel il demandera de fournir une plateforme pour accueillir les négociations en vue de discuter des voies vers la paix avec l’Ukraine.
La Russie est prête à négocier sans conditions préalables. Il y a une guerre en cours, et nous proposons de reprendre les négociations. Ceux qui souhaitent véritablement la paix soutiendront cette initiative, a-t-il déclaré.
Nos propositions sont sur la table, et le choix appartient aux autorités ukrainiennes et à leurs superviseurs, qui semblent davantage guidés par leurs propres ambitions que par les intérêts de leurs peuples, a-t-il affirmé.
Dans une rare démonstration d’unité occidentale, l’Ukraine et ses alliés européens, de concert avec les États-Unis, ont adressé samedi un ultimatum à Moscou pour accepter un cessez-le-feu complet et inconditionnel de 30 jours à partir de lundi, faute de quoi la Russie s’exposerait à de nouvelles sanctions massives.
Sans évoquer directement cette proposition, le président russe a reproché aux Européens de traiter la Russie de manière grossière et à l’aide d’ultimatums et a estimé que l’instauration d’une trêve devrait s’inscrire dans des discussions directes avec Kiev.
Après un appel avec Donald Trump jeudi, le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait assuré que son pays était prêt à mener tous formats de négociations avec Moscou, mais que la Russie devrait instaurer d’abord un cessez-le-feu.
Volodymyr Zelensky a reçu samedi le soutien de ses alliés à l’occasion d’une visite à Kiev des dirigeants français Emmanuel Macron, allemand Friedrich Merz, britannique Keir Starmer et polonais Donald Tusk.
La Russie et l’Ukraine avaient mené des pourparlers à Istanbul en mars 2022, au terme desquels un projet d’accord de paix avait été élaboré. L’Ukraine s’était ensuite retirée unilatéralement du processus de négociation, a rappelé Poutine.