Washington: Des rassemblement pour réclamer l’égalité et la fin des violences policières

57 ans jour pour jour après l’emblématique discours du leader de la lutte pour les droits civiques Martin Luther King, “I have a dream”, les Américains étaient invités à marcher à nouveau sur la capitale fédérale, Washington pour réclamer l’égalité.

Des milliers de personnes se sont rassemblées ce vendredi 28 août au cœur de Washington pour réclamer la fin des violences policières contre les Afro-américains après une série de meurtres et bavures qui ont rouvert des plaies dans le pays.

Pendant cette manifestation, le fils de Martin Luther King a prononcé un discours où il rappelle celui de son père, “Aujourd’hui, nous commémorons la marche sur Washington pour l’emploi et la liberté en 1963 où mon père a prononcé son rêve. […] Aujourd’hui, nous nous battons encore pour la justice.”

Intitulée « Enlevez votre genou de nos cous », le mot d’ordre de la manifestation faisait référence à la mort de George Floyd, un quadragénaire noir asphyxié par un policier blanc le 25 mai à Minneapolis, dont le calvaire a déclenché un mouvement de protestation inédit depuis des décennies aux Etats-Unis.

« Submergé » par l’émotion, son frère Philonise a remercié les manifestants pour leur mobilisation. « J’aimerais tellement que George soit là pour vous voir… », a-t-il dit en pleurs, avant d’ajouter, optimiste lui aussi: « le changement est en train d’arriver parce que nous l’exigeons. »

Mais d’autres ont laissé filtrer leur amertume. « Nous sommes fatigués des promesses non tenues », a déclaré l’un des organisateurs, le révérend Al Sharpton devant le mémorial érigé en l’honneur du président Abraham Lincoln qui a aboli l’esclavage il y a un siècle et demi.

Le père de Jacob Blake, grièvement blessé dimanche à Kenosha, dans le nord du pays, a lui fait scander « pas de justice, pas de paix », alors que l’agent qui a tiré plusieurs balles dans le dos du père de famille n’a toujours pas été arrêté, ni inculpé. « Il y a deux systèmes judiciaires aux Etats-Unis, un pour les Blancs, un pour les Noirs, a regretté Jacob Blake père. Le système pour les Noirs ne fonctionne pas très bien. Mais nous allons nous lever, tous les Noirs aux Etats-Unis vont se lever ! On est fatigués, je suis fatigué de voir des vidéos montrant des jeunes noirs et des minorités souffrir. Et nous ne l’acceptons plus ! »

Jeudi soir lors de la convention républicaine, Donald Trump a une nouvelle fois insisté sur les violences en marges des manifestations. « Toutes les familles ont dénoncé les pillages, mais nous ne vous avons pas entendu dénoncer les balles tirées » a lancé Al Sharpton à l’intention du président.

Sur une ligne tout aussi politique, plusieurs orateurs ont appelé les manifestants à voter massivement le 3 novembre. « Nous devons marcher vers les urnes pour défendre les libertés pour lesquelles les générations précédentes se sont durement battues », a notamment déclaré le fils de Martin Luther King, qui avait dix ans quand son père a été assassiné.

Et la colistière de Joe Biden, Kamala Harris, première femme noire candidate à la vice-présidence des Etats-Unis s’est adressée par message vidéo aux manifestants: « nous avons une occasion de marquer l’Histoire, ici et maintenant. »

par: Arab Observer

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