Les autorités turques ont interpellé des dizaines d’étudiants de l’Université du Bosphore

Les autorités turques ont interpellé lundi soir à Istanbul 159 étudiants réclamant la démission d’un recteur nommé par le pouvoir et la libération d’autres étudiants précédemment arrêtés .

Des vidéos montrant une intervention musclée des forces de l’ordre lundi soir contre des étudiants, qui jusque-là protestaient de manière pacifique et avec des chants festifs, a été partagé sur Twitter.

Plus tôt dans la journée, des dizaines d’étudiants, rassemblés devant le campus pour protester contre le recteur et soutenir les étudiants arrêtés, ont été interpellés.

“159 personnes qui ont refusé de mettre fin à la manifestation devant la campus de l’Université du Bosphore et qui ont encerclé le rectorat ont été mis en garde à vue”, a annoncé le bureau du gouverneur d’Istanbul.

L’arrestation des étudiants a provoqué un tollé chez les partis de l’opposition. Le hashtag “Nous n’allons pas baisser les yeux”, en référence à une vidéo des policiers ordonnant aux manifestants de baisser leur regard, a été largement partagé sur les réseaux sociaux.

“Nous allons mener vers l’avenir non pas une jeunesse LGBT, mais une jeunesse digne de l’histoire glorieuse de cette nation”, a déclaré M. Erdogan lors d’un discours à Ankara destiné aux cadres de son parti islamo-conservateur AKP.

Le président turc a accusé certains des manifestants d’être des “terroristes”. Les étudiants sont accusés d'”incitation à la haine”. Deux d’entre eux ont été assignés à résidence et deux autres sont encore en détention.

La manifestation et les arrestations qui ont suivi sont survenues quelques heures après une attaque virulente du président turc contre le mouvement LGBT en l’accusant de “vandalisme” et en déclarant que la jeunesse de son parti n’y adhérait pas.

Le ministre de l’Intérieur Süleyman Soylu a provoqué un tollé samedi en déclarant dans un tweet que “quatre détraqués LGBT” avaient été arrêtés.

L’Université du Bosphore a été ces dernières semaines le théâtre de plusieurs manifestations d’étudiants pour réclamer la démission du recteur nommé par M. Erdogan, Melih Bulu.

La nomination de M. Bulu, une personnalité extérieure à l’université qui avait tenté en 2015 de briguer un mandat de député sous les couleurs du Parti de la justice et du développement (AKP) de M. Erdogan, a provoqué la consternation.

par: Arab Observer

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