La vice-présidente du Parlement européen Eva Kaili a été écrouée pour corruption

La vice-présidente grecque du Parlement européen Eva Kaili a été inculpée pour “corruption”, ce dimanche, à Bruxelles, et écrouée, dans l’enquête d’un juge belge portant sur de gros versements qu’aurait effectués le Qatar pour influencer des décisions au sein de cette grande institution de l’UE.

Le domicile bruxellois de Kaili a été perquisitionné vendredi soir, et celui d’un autre eurodéputé socialiste, le Belge Marc Tarabella, l’a été samedi soir, a declaré une source judiciaire.

La source judiciaire a indiqué que Kaili et trois autres personnes avaient été écrouées par un juge bruxellois, deux jours après leur interpellation dans une enquête ciblant les agissements du pays organisateur du Mondial-2022.

Eva Kaili n’a pas pu bénéficier de son immunité parlementaire car l’infraction qui lui est reprochée a été constatée “en flagrant délit”, a expliqué la même source judiciaire. Cette source a confirmé des informations de presse selon lesquelles Kaili, ex-présentatrice à la télévision grecque âgée de 44 ans, était en possession de “sacs de billets”, vendredi soir, lorsque la police belge l’a interpellée.

Pour assister la police fédérale dans cette seconde perquisition, la présidente du Parlement européen Roberta Metsola est revenue de Malte à Bruxelles dans la soirée, a indiqué un de ses porte-parole. La présence de la présidente est requise pour un tel acte d’enquête visant un eurodéputé élu en Belgique “comme le veut la Constitution belge”, a-t-on expliqué.

Dimanche, le parquet fédéral n’a fourni, lui, aucun nom en annonçant à la mi-journée ces placements en détention provisoire, décidés après quatre inculpations pour “appartenance à une organisation criminelle, blanchiment d’argent et corruption“.

Deux autres personnes parmi les six interpellées ces dernières 48 heures ont été libérées par le juge.

Parmi les six suspects interpellés vendredi, au terme d’au moins 16 perquisitions à Bruxelles, figuraient aussi l’ex-eurodéputé italien Pier-Antonio Panzeri et le secrétaire général de la Confédération syndicale internationale (CSI) Luca Visentini, lui aussi Italien.

Selon la presse belge, le propre père de Kaili a lui même été inquiété dans l’enquête, surpris en train de transporter une grosse somme en liquide “dans une valise”.

Dans cette affaire, “est suspecté le versement d’importantes sommes d’argent ou l’offre de cadeaux significatifs à des tiers ayant une position politique et/ou stratégique permettant, au sein du Parlement européen, d’influencer les décisions” de cette institution, a rappelé dimanche le parquet.

Eva Kaili s’était rendue début novembre au Qatar où elle avait salué en présence du ministre qatari du Travail les réformes de l’émirat dans ce secteur.

L’affaire éclate en plein Mondial-2022 de football, alors que le pays organisateur doit déployer des efforts pour défendre sa réputation décriée en matière de respect des droits humains, notamment ceux des travailleurs.

Elle survient aussi à la veille d’une session plénière du Parlement européen à Strasbourg, où la relation entre l’UE et le Qatar devrait inévitablement resurgir dans les débats.

Lundi à Strasbourg, la présidente du Parlement européen, la Maltaise Roberta Metsola, a convoqué une réunion des présidents de groupes pour évoquer l’enquête judiciaire belge, ont indiqué dimanche à l’AFP deux sources au sein du Parlement.

Samedi soir, Metsola a décidé d’une première sanction contre Eva Kaili. La vice-présidente grecque s’est vu retirer toutes les tâches déléguées par Metsola dont celle de la représenter dans la région Moyen-Orient.

par: Arab Observer

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