Le parlement tunisien renforce les pouvoirs du Premier ministre

Avec une large majorité des voix, les députés tunisiens ont voté ce samedi pour confier provisoirement une partie de leurs pouvoirs au Premier ministre du pays et ce dans le contexte de la pandémie de coronavirus. Cette mesure est censée rendre plus rapide la lutte contre cette pandémie.
Le parlement tunisien a adopté samedi un texte renforçant les pouvoirs du Premier ministre Elyes Fakhfakh, qui pourra légiférer directement durant deux mois, afin d’accélérer l’adoption de mesures visant à faire face à la pandémie de coronavirus, informe l’AFP.
Avec 178 voix pour lors d’un vote en plénière, partiellement menée en visioconférence, le parlement a confié temporairement une partie de ses pouvoirs au chef du gouvernement.

Il s’agit d’une première en Tunisie depuis l’adoption de la Constitution en 2014, rappelle l’agence.
L’article 70 de la Constitution permet en effet «pour un motif déterminé», de «déléguer au chef du gouvernement pour une durée déterminée, qui ne dépasse pas les deux mois, le pouvoir de prendre des décrets-lois».
«C’était nécessaire car c’est l’exécutif qui doit prendre les rênes pour amender rapidement la loi de finances par exemple, ou modifier les procédures pénales pour respecter le confinement et durcir la loi punissant la spéculation», a expliqué à l’AFP Nessryne Jelalia, directrice de l’ONG qui surveille l’activité du parlement, Al Bawsala.
«Il faudra voir concrètement si les mesures qui seront prises [par M.Fakhfakh, ndlr] seront proportionnelles et nécessaires», a-t-elle ajouté.
Selon les données de l’université Johns-Hopkins, 553 cas d’infection au coronavirus, reconnu par l’OMS comme pandémie depuis le 11 mars, ont été confirmés en Tunisie. 19 patients ont péri et cinq autres ont guéri. Le confinement général ainsi qu’un couvre-feu ont été mis en place par les autorités pour contrer la propagation du virus.

Dans un autre contexte deux «éléments terroristes» ont été abattus par des unités militaires et de la garde nationale dans le centre-ouest de la Tunisie, selon ls déclarations du ministère de l’Intérieur.
Cette opération antiterroriste est toujours en cours dans la zone montagneuse de Kasserine, près de la frontière de l’Algérie, a ajouté le ministère dans un communiqué sans ajouter d’autres détails.
Les massifs montagneux de Kasserine restent un repaire pour des groupes terroristes, comme Jund al-Khilafa, affilié à l’organisation Etat islamique (EI), et Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).
Cette opération intervient alors que le pays mobilise tous ses moyens pour limiter la propagation de l’épidémie du coronavirus qui a fait depuis début mars 553 cas dont 19 décès.

par: Arab Observer

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