Le début de la semaine de colère au Liban

La semaine de la colère commence , une marche est prévue vers le domicile du Premier ministre désigné pour réclamer un gouvernement dans les 48 heures. Hier soir, le Ring et des routes à Saïda ont été fermés par les contestataires, ainsi que l’autoroute de Minyé.

Si le mouvement de contestation a donné au cours des dernières semaines des signes d’essoufflement, il semble reparti de plus belle avec le début, aujourd’hui, d’une « Semaine de la colère » visant à accorder un ultimatum de 48 heures à la classe dirigeante pour former un gouvernement crédible. Plusieurs groupes de la société civile, dont « Ana Khat Ahmar », ont appelé à une participation massive aujourd’hui mardi à une marche allant de la place des Martyrs jusqu’au domicile du Premier ministre désigné Hassane Diab, à Tallet el-Khayat.Chargé de former le gouvernement le 19 décembre, après la démission sous la pression de la rue de Saad Hariri, M. Diab n’arrive pas à mener à bout sa mission. Le processus de formation du gouvernement reste entaché des mêmes plaies : distribution des parts, dissensions entre les composantes du pouvoir sur les quotes-parts, etc. Il est compréhensible donc que la patience des groupes de contestataires soit mise à rude épreuve , l’importante mobilisation au cours du week-end en est un signe.

Les organisateurs appellent donc à une forte mobilisation aujourd’hui également, pour exprimer leur ras-le-bol par rapport à ce retard dans la formation du gouvernement et leur opposition au Premier ministre désigné. Ils ont l’intention d’accorder « un délai maximal de 48 heures pour la formation d’un gouvernement de salut composé d’indépendants », faute de quoi, un appel à la grève générale sera lancé pour vendredi.De plus, de nombreux appels à une grève des écoles et des universités ont été lancés hier, afin de permettre aux élèves et étudiants de participer au mouvement de mardi. Ces appels étaient signés par les mouvements de contestation à Tripoli, Akkar, Denniyé, Minyé, Jbeil, Beyrouth et Saïda. Selon les informations disponibles, les écoles ne comptent pas fermer leurs portes, beaucoup de parents devront donc prendre leur décision d’envoyer ou pas leurs enfants en classe.

Pour la deuxième soirée consécutive, des manifestants se sont rassemblés hier sur le pont du Ring. Et, de même que la veille, ils ont réussi à fermer cet axe principal de la capitale, du moins pour quelque temps. Les quelques dizaines de contestataires s’opposaient aux forces de l’ordre qui refusaient de laisser bloquer la route devant les automobilistes. 

Des confrontations avec les forces de l’ordre ont également eu lieu à Saïda, où un grand nombre de routes intérieures étaient fermées en soirée par les manifestants qui ont mis le feu à des pneus ou des bennes à ordures. Selon notre correspondant Mountasser Abdallah, des centaines de personnes manifestaient place Élia, rebaptisée place de la Révolution du 17 octobre. Il indique en outre qu’une dispute a éclaté entre des manifestants et l’armée libanaise, faisant non moins de cinq blessés dans les rangs des protestataires, ce qui a provoqué des scènes de colère entre la foule et les forces de l’ordre. L’opposition avec les militaires a augmenté d’un cran quand les manifestants ont tenté de dresser une tente sur la place Élia. Munis de leurs drapeaux libanais, ceux-ci scandaient des slogans contre les politiques des banques, la flambée du dollar et la formation du gouvernement. Ils ont appelé à des manifestations massives et ont annoncé qu’aujourd’hui mardi serait une journée de grève générale.

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